VOICI QUELQUES EXERCICES DE COMPRÉHENSION ÉCRITES SUR LES PRÉOCCUPATIONS DES FRANÇAIS ET SUR LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS
1. TEXTE 1
La dernière
enquête sur les valeurs des Français dessine un pays soucieux de liberté dans
la sphère privée et d'égalité dans le domaine social.
«Dis-moi 1 sont tes valeurs, je te dirai qui tu es. » Pour 2 croit la maxime
légitime, la lecture de l'enquête sur les valeurs des Français - version 2008 -
se révélera indispensable. Réalisée à l'échelle européenne depuis 1981 tous les
neuf ans, cette étude offre en particulier une radioscopie unique de l'univers
des valeurs et croyances des Français . Au 3 des pages, elle permet de dessiner le socle de leurs
références communes, le fil qui 4 tient ensemble, tout en autorisant des comparaisons
sur la durée.
En tête du palmarès 2008, la famille
reste la valeur phare des Français, qui la considèrent « très importante » (87
% des personnes interrogées), assez loin devant le travail (68 %) et « les amis
et les relations » (50 %). Cette préférence n'est pas une surprise : la famille
garde la place de tête qu'elle occupait déjà lors des précédentes enquêtes
analogues, et le tiercé gagnant ne s'est pas modifié au 3 des ans.
Le coup de sonde donné du côté de
l'éducation est tout aussi instructif. Interrogés sur les qualités 5 valoriser dans
l'éducation des enfants, les Français donnent la priorité à « la tolérance et
(au) respect des autres », considérés par plus de huit Français 6 dix comme des
qualités particulièrement importantes.
Là encore, la continuité : « De tous
les choix possibles, la tolérance constitue, 7 que soit l'année, la valeur ou qualité la plus
souvent choisie par les enquêtés, commente Guillaume Roux, chargé de recherche
à la Fondation
nationale des sciences politiques. Elle apparaît ainsi comme une valeur
centrale et même prioritaire. »
La mise en
avant des "bonnes manières"
En deuxième position, les Français
font figurer « les bonnes manières » (retenues par plus de sept Français 6 dix), puis « le
sens des responsabilités » (plus de six Français 6 dix). Évoluant du sixième rang en 1981 au deuxième en
2008, les « bonnes manières » ont le vent en poupe.
Pour le sociologue Nicolas Herpin,
cette progression n'est pas surprenante : elle est 8 mettre en parallèle avec la tertiarisation des
emplois et une société qui valorise de plus en plus la représentation de 9. « De façon précoce, il faut apprendre à se
présenter, à entretenir des liens divers et à se construire sa propre image »,
commente-t-il.
Attentif aux évolutions de long
cours, Pierre Bréchon, professeur à l'IEP de Grenoble, voit se dessiner dans
l'enquête 2008 le visage d'une « société d'individualisation », qu'il distingue
d'une « société d'individualisme ». Si l'individualisme repose sur « le culte
du chacun 10 soi »,
l'individualisation correspond « à une culture du choix, chacun affirmant 11 autonomie, sa
capacité d'orienter son action sans être contrôlé ou contraint », précise le
politologue.
De fait, les relations de l'individu
au groupe, du privé au collectif, demeurent complexes dans l'Hexagone. Les
Français ne cèdent pas au chacun 10 soi, mais ils s'intéressent d'abord à leur cercle
familial proche (pour 86 %). Viennent ensuite les personnes âgées (67 %), puis
les personnes malades ou handicapées (67 %), qui 12 l'objet d'une sollicitude en
hausse.
La
valorisation de la solidarité
De même, la valorisation de la
solidarité, qui reste moyenne dans l'opinion, n'empêche pas la France d'être « une société
de défiance » où seul un petit quart des personnes interrogées se déclarent
prêtes à accorder spontanément leur confiance à 13.
Dans le domaine privé, les Français
sont de plus en plus jaloux de 14 autonomie. Ils ont plus nettement tendance à
considérer que les choix concernant leur vie personnelle n'ont à recevoir
aucune justification ou approbation sociale. Cette évolution est manifeste, par
exemple, dans la transformation du regard 15 sur l'homosexualité. En 1981, 49 % des personnes
interrogées considéraient que l'homosexualité « ne pouvait jamais se justifier
». Dans la dernière enquête, ils ne sont 16 que 19 % à faire 17 cette opinion.
Les Français se montrent en revanche
plus partagés sur la possibilité d'adoption par les couples homosexuels : 46 %
d'entre eux se disent « pas du tout ou plutôt pas d'accord » avec cette
possibilité, 18 que 39 % sont «
tout à fait ou plutôt d'accord ».
La ligne de partage entre l'espace
de l'individu et 19
de la société se dessine ici avec une certaine clarté : si l'homosexualité en
tant que choix personnel soulève de moins en moins d'opposition, l'adoption -
faisant intervenir un tiers, l'enfant - n'est pas considérée comme relevant du
seul domaine de la vie privée et entre par conséquent dans le champ de la
régulation sociale.
L'égalité
passe devant la liberté
Du côté de la vie collective,
justement, l'enquête 2008 apporte également son 20 d'enseignements et de nouveautés. Invités à choisir
entre les valeurs de liberté et d'égalité, les Français font passer la seconde
devant la première (57 % contre 40 %), pour la première fois depuis quarante
ans ! C'est le résultat d'une tendance de fond, qui s'affirme depuis le début
des années 1980, venant contredire l'opinion commune selon 21 la société française serait toujours plus sensible
aux sirènes du libéralisme.
D'autres données confirment ce
résultat : en 2008, les Français se montrent plus favorables à une régulation
de l'économie par l'État, ils ont une confiance en hausse 22 les syndicats (huit points de plus par rapport à
1999) et se méfient davantage des grandes entreprises, qui devraient être «
plus sérieusement contrôlée » aux yeux de 42 % d'entre eux - ils n'étaient que
28 % à partager cette opinion lors de la dernière enquête.
Autre résultat notable, le net
déclin de l'anti-autoritarisme. Pour 79 % des personnes interrogées, ce serait
« une bonne chose qu'on respecte davantage l'autorité » (contre 60 % en 1999).
« La demande d'autorité est avant tout une demande d'ordre public, précise
Étienne Schweisguth, directeur de recherche au CNRS. Elle ne traduit 23 montée d'un
"ordre moral" qui viserait à revenir à l'ordre ancien dans la sphère
privée. » La demande d'ordre public s'explique plutôt 24 le déclin de l'idéologie anti-autoritaire des années
1960 et la prégnance croissante des questions de sécurité.
"La
montée des valeurs humanistes"
Ce besoin se conjugue à un sentiment
national en progression et une « fierté d'être Français » très largement
partagée. Il ne s'agit pas pour autant d'un retour à une identité nationale
cocardière et frileuse : au contraire, l'enquête fait apparaître une baisse
sensible de la xénophobie et d'une « préférence nationale » à l'emploi.
« La montée des valeurs humanistes
est une réalité qui se poursuit et s'affirme, concluent Pierre Bréchon et
Jean-François Tchernia, coordinateurs du volet français de cette enquête
européenne. Les valeurs de tolérance sont en nette progression et la xénophobie
est en baisse sensible. » À lire les résultats de l'enquête, toutes les valeurs
associées à l'ouverture sont au beau fixe, mais c'est bien l'individu qui fixe
le cap, avec une indépendance jalouse. Liberté privée, ordre public : 25 est l'équation
fétiche des Français.
A. Choisissez
la réponse correcte :
1
|
C
|
a. qu’elles
|
b. quels
|
c. quelles
|
2
|
C
|
a. celui
|
b. les gens
|
c. qui
|
3
|
B
|
a. cours
|
b. fil
|
c. long
|
4
|
A
|
a. les
|
b. leur
|
c. leurs
|
5
|
A
|
a. à
|
b. par
|
c. pour
|
6
|
C
|
a. de
|
b. entre
|
c. sur
|
7
|
B
|
a. qu’elle
|
b. quelle
|
c. telle
|
8
|
A
|
a. à
|
b. pour
|
c. que
|
9
|
C
|
a. elle
|
b. lui
|
c. soi
|
10
|
C
|
a. à
|
b. avec
|
c. pour
|
11
|
B
|
a. sa
|
b. son
|
c. leur
|
12
|
B
|
a. est
|
b. font
|
c. seront
|
13
|
B
|
a. autre
|
b. autrui
|
c. personne
|
14
|
C
|
a. sa
|
b. son
|
c. leur
|
15
|
C
|
a. apporté
|
b. mis
|
c. porté
|
16
|
B
|
a. pas
|
b. plus
|
c. rien
|
17
|
A
|
a. leur
|
b. propre
|
c. sienne
|
18
|
C
|
a. lors
|
b. pendant
|
c. tandis
|
19
|
B
|
a. celle
|
b. celui
|
c. la
|
20
|
A
|
a. lot
|
b. paquet
|
c. tas
|
21
|
A
|
a. laquelle
|
b. que
|
c. si
|
22
|
B
|
a. avec
|
b. dans
|
c. pour
|
23
|
B
|
a. aucun
|
b. aucune
|
c. rien de
|
24
|
B
|
a. avec
|
b. par
|
c. pour
|
25
|
C
|
a. celle
|
b. tel
|
c. telle
|
B. Cherchez dans le texte un mot ou expression correspondant aux définitions suivantes :
1
|
Qui se préoccupe de
|
SOUCIEUX
|
10
|
Une troisième personne
|
TIERS
|
2
|
Un examen approfondi
|
RADIOSCOPIE
|
11
|
Plus
|
DAVANTAGE
|
3
|
Le plus important
|
PHARE
|
12
|
La décadence, la baisse
|
DÉCLIN
|
4
|
Un pari sur trois chevaux
|
TIERCÉ
|
13
|
La force et la stabilité
|
PRÉGNANCE
|
5
|
Être poussé par le succès
|
LE VENT EN POUPE
|
14
|
Se joindre, se combiner
|
CONJUGUE
|
6
|
Développement du secteur des services
|
TERTIARISATION
|
15
|
Chauvin, patriotard
|
COCARDIÈRE
|
7
|
Forcé, obligé, gêné
|
CONTRAINT
|
16
|
Qui hésite à agir, craintif
|
FRILEUSE
|
8
|
Crainte, doute, suspicion
|
DÉFIANCE
|
17
|
La partie d’un document
|
VOLET
|
9
|
Franchement, clairement
|
NETTEMENT
|
18
|
La direction, l’objectif
|
CAP
|
2. TEXTE 2
LE MONDE | 09.06.2014 | Par Service
France
La France maltraite-t-elle ses nouvelles
générations ? Fait-elle, plus que d'autres pays occidentaux, le sacrifice de sa
jeunesse ? C'est la thèse de Louis Chauvel, sociologue à l'université du
Luxembourg. En 2010, il sortait, sur le même thème, Le Destin des générations (PUF). Dans une tribune publiée dans Le Monde du 10 juin, il avance de
nouveaux chiffres -1- .
En étudiant 17 pays occidentaux, le
chercheur a noté que, si les jeunes nés autour de 1975 « avaient eu la chance de suivre la tendance de croissance exceptionnelle
des niveaux de vie -2-», leur niveau de vie serait 30 % plus élevé qu'il
n'est. Ce résultat, -3-, explique M. Chauvel, place la France nettement en tête
des pays étudiés, six points devant l'Espagne. « Depuis 1984 en France, par rapport à celui des sexagénaires, le niveau
de vie relatif des trentenaires a perdu 17 % », complète-t-il.
Dans les pays anglo-saxons et nordiques,
à l'inverse, chaque génération a bénéficié par rapport à la précédente d'un
même rythme de progression de son niveau de vie. « De haut en bas de la pyramide des âges, un espace béant s'est formé.
Chaque nouvelle génération se retrouve devant une situation encore plus
dégradée. »
« MALTRAITANCE
» DES NOUVELLES GÉNÉRATIONS
Les nouveaux entrants sur le marché
du travail, -4-, sont moins
bien rémunérés. « Un nombre croissant de
diplômés se partagent un nombre stagnant de positions sociales confortables, -5-», poursuit M.
Chauvel, qui évoque un « déclassement
systémique » de la jeunesse.
Les générations malchanceuses -6-, subissant
chômage, précarité et faibles rémunérations, traînent ensuite éternellement
cette malchance avec « bas salaires à
vie, retraites plombées au-delà ». C'est « l'effet cicatrice ». Les pays nordiques et anglo-saxons semblent se
montrer plus capables de rattraper les démarrages chaotiques. Conclusion de M.
Chauvel : « Aucun pays n'est allé aussi
loin -7-. »
COMPENSÉ PAR
LES SOLIDARITÉS FAMILIALES
Ce tableau particulièrement sombre
ne fait pas l'unanimité. « Caricatural
», selon Henri Sterdyniak, directeur du département d'économie de la
mondialisation à l'OFCE, -8-. « Les
solidarités privées sont extrêmement fortes, acquiesce Guillaume Allègre, lui
aussi économiste à l'OFCE. Les parents aident à payer le loyer, font des
donations pour transmettre le logement… Evidemment, les familles aisées peuvent
aider davantage. Quand on prend en compte ces transferts privés, les inégalités
sont plus intragénérationnelles qu'intergénérationnelles. »
Pour Hippolyte d'Albis, professeur à
l'université Paris-I et à l'Ecole d'économie de Paris, M. Chauvel a « plaqué le modèle de la lutte des classes sur
la question de l'âge ». Or « certains
signes ne vont pas dans ce sens, comme les solidarités intergénérationnelles,
la mobilisation des jeunes contre la réforme des retraites. Il n'y a pas de
conflits entre les âges », dit-il.
L'enquête « Génération quoi ? »
(France Télévisions), -9- l'a attesté : l'harmonie règne dans la plupart des
familles, même si, pour un jeune sur deux, les générations précédentes sont
responsables de leurs difficultés.
DES
CONCLUSIONS « TRÈS EXCESSIVES »
Les conclusions de Louis Chauvel
sont «très excessives», réagit
également Olivier Galland, sociologue de la jeunesse et directeur de recherche
au CNRS. « Une étude de l'Insee sur le
niveau de vie par âge montre que, de la fin des années 1980 aux années 2000, la
croissance a permis à chaque génération de disposer d'un niveau de vie supérieur
à la précédente. »
Sur le moyen terme, à l'en croire,
au niveau bac + 5, « on ne décèle pas de
déclassement des diplômés, -10-». L'« effet
cicatrice » ne serait pas non plus prouvé : en 2013, trois économistes de
l'Insee ont montré que les jeunes qui tentent de rentrer sur le marché du
travail dans une conjoncture dégradée, et -11-, ont comblé au bout de quatre ans ce handicap de
départ.
Faut-il voir dans ce travail, comme
M. Allègre, « un discours décliniste -12-»? « En 1993, rappelle-t-il, l'économiste Christian Saint-Etienne parlait
déjà de “génération sacrifiée” à propos des 20-45 ans. Ce sont ceux-là mêmes,
aujourd'hui, -13-! Ce qui est sûr, c'est que la société
vieillit, -14-: à 55 ans et plus à 40 ans, comme dans les
années 1980. » Pas question pour autant de parler de sacrifice
générationnel. « Les jeunes de 15-35 ans
ont un niveau de vie supérieur à celui de leurs parents au même âge. »
REMETTEZ
LES PHRASES OU MORCEAUX DE PHRASE À LEUR PLACE :
a)
à laquelle 210 000 jeunes de 18-34 ans ont répondu en 2013
|
9
|
b)
dont le niveau de rétribution nette décline
|
5
|
c)
dont ont bénéficié les cohortes nées entre 1929 et 1950
|
3
|
d)
en sont affectés en termes de chômage et de salaires
|
11
|
e)
même s'il y a de grands écarts en fonction des filières
|
10
|
f)
pourtant plus diplômés que leurs parents
|
4
|
g)
que l'on accède plus tardivement au pic salarial
|
14
|
h)
que l'on traite de privilégiés
|
13
|
i)
que le nôtre dans cette maltraitance des nouvelles
générations
|
7
|
j)
qui montrent la spécificité française de cet écart de
niveau de vie entre générations
|
1
|
k)
qui quantifie le fossé entre générations
|
3
|
l)
qui revient régulièrement en période de crise
|
12
|
m)
qui souligne, entre autres, l'absence de prise en compte
des transferts financiers au sein des familles
|
8
|
n)
qui tentent d'entrer sur le marché du travail en temps de
crise
|
6
|
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