dimanche 20 janvier 2019

LA FAMILLE DANS TOUS SES ÉTATS

Famille, la fin du modèle unique (Martine Segalen)
AIDER LES FAMILLES RECOMPOSÉES
Désunie, recomposée et pourtant plébiscitée, la famille a connu une mutation majeure : elle ne naît plus du mariage mais de la filiation. La question de la parenté est aujourd’hui centrale.

Sous des formes plurielles, la famille continue d’être une institution majeure de la société française. Que l’on en  [1] pour preuve par exemple son taux de fécondité. De fait, en matière de changement, la « révolution des mœurs » qui est en marche est moins [2] de la famille que de la parenté.
Entre la parution du premier numéro de Sciences Humaines en 1990 et celui-ci, l’institution familiale a poursuivi son évolution, sur la courbe entamée dans les années 1970 : le nombre de mariages hétérosexuels continue de baisser, celui des divorces d’augmenter. Si l’avortement et la contraception sont antérieurs aux années 1990, des changements législatifs importants ont depuis contribué à développer l’égalité entre les sexes au sein du couple. Rappelons qu’en 1987, une loi établit l’autorité parentale conjointe ; en 2002, une loi instaure un congé de paternité et généralise le principe de l’autorité parentale partagée, ouvrant la possibilité d’une résidence [3] pour l’enfant ; elle renforce la coparentalité en cas de séparation du couple ; enfin la loi Gouzes, la même année, ouvre la possibilité de modifier le système multiséculaire de transmission patronymique.
Tout en mettant en avant la primauté de l’individu sur l’institution familiale, ces dispositifs organisent l’égalité des parents devant leurs responsabilités éducatives et garantissent le maintien des liens de filiation de l’enfant après la séparation des parents.

L’enfant au centre
Suivant un calendrier parallèle, on observe la montée du droit de l’enfant : il [4] est reconnu le statut de personne, d’abord à travers la ratification en 1989 de la Convention internationale des droits de l’enfant votée par l’Onu, puis en 2000 par la création d’une autorité juridique, le défenseur des enfants (depuis fondue dans l’institution de Défenseur des droits). Dans ce monde [5] valorise l’autonomie, la constitution de la famille et la forme qu’elle prend reposent désormais sur la volonté des individus. Pour une large partie de la population, le mariage n’est plus l’horizon indépassable de la famille française. Se marier ou non, se séparer ou non, est devenu une affaire de conscience personnelle.
En entrant dans ce qu’Irène Théry a nommé le temps du « démariage », le point d’équilibre de notre système de parenté s’est trouvé déplacé, car il n’échappe pas à une règle universelle : dans les sociétés où le mariage est faible, c’est la filiation qui forme la colonne vertébrale de la famille. La montée de l’individualisme n’a pas affaibli l’importance des transmissions familiales. Les enquêtes montrent la force des liens intergénérationnels qui [6] d’aides et de transferts réguliers.
Parmi les nouveaux personnages de la famille ont émergé au cours des décennies récentes les grands-parents, pivots de ces liens. Longtemps oubliés de la sociologie de la famille, ils offrent aujourd’hui une tout autre figure que celle du vieillard. En bonne santé, bénéficiant d’une retraite encore [7], ce troisième âge apporte une aide considérable à ses enfants en gardant les petits-enfants, ou directement à ses petits-enfants devenus adultes qui ont à faire face aux difficultés économiques contemporaines. La relation intergénérationnelle s’est [8] inversée : les lignées d’aujourd’hui sont au service des individus, alors qu’autrefois elles étaient à leur charge.
Le démariage, par ailleurs, a changé la place de l’enfant. Autrefois, il venait comme une évidence après le mariage. Aujourd’hui, [9] naissance est programmée et c’est [10] qui est appelé à fonder la famille, alors que 60 % des premiers enfants naissent hors mariage. Construite dans sa vie intime et privée, la socialisation du couple devient alors publique. Des personnes, jusqu’alors étrangères les unes aux autres, deviennent, avec la naissance du nouveau-né, des paires de grands-parents.

Vers de nouvelles configurations
Paradoxalement, alors que jamais l’enfant n’a été [11] désiré, jamais son lien avec ses parents n’a été aussi fragilisé par le divorce ou les séparations. Jusque dans les années 1960, les trois registres du mariage, de la filiation, de la socialisation étaient liés. Le démariage, les familles monoparentales, les recompositions familiales ont remis en cause [12] intime association. Et les conséquences des nouvelles techniques reproductives comme la loi sur le mariage pour tous élargissent singulièrement le tableau des possibles : s’il y a métamorphoses de la famille, c’est bien dans les mécanismes de la filiation ; le vieux débat, déjà abordé par Émile Durkheim, sur la nature du lien de filiation – social ou biologique – retrouve une nouvelle actualité. Plusieurs déliaisons sont à l’origine de ces métamorphoses de la parenté. Après la contraception qui a permis la sexualité sans procréation, désormais la procréation est possible sans sexualité. Les diverses formes d’assistance médicale à la procréation, la constitution de banques d’ovocytes et de sperme, la maternité de substitution ou le futur possible d’un utérus artificiel bouleversent l’horizon de nos anciennes certitudes concernant la filiation, et ce, dans le contexte d’une société « bébéphile », où le désir d’enfant s’impose de manière impérieuse, [13] compris pour les couples infertiles. Dans ces conditions, la question À qui appartiennent les enfants ? soulève des incertitudes. Et c’est l’État, [14] le droit, qui se trouve interpellé autour de questions à propos [15] les débats sociaux sont vifs.
L’intervention de la sphère biomédicale dans le processus de fabrication de l’enfant montre bien qu’en matière de parenté, nous sommes entrés dans l’ère « d’après la nature » comme le remarquait Marilyn Strathern dès 1992.
C’est pourquoi les questions posées par les nouvelles technologies de la reproduction (NTR) méritent un débat approfondi. Certains anthropologues et sociologues, engagés dans des réseaux militants en faveur de la légalisation de la GPA en France, ont eu tendance à capter ce débat public, justifiant le désir d’enfant à [16] prix. Cependant, [17] peu nombreuses, ces naissances hors normes et, en ce qui concerne la France, hors la loi, alimentent les craintes diffuses d’une partie de la population, bien au-delà des cercles dits conservateurs. Car elles semblent porter atteinte au système de parenté [18] lequel fonctionne notre société, encore dominant comme en atteste le faible usage de la loi Gouzes : la grande majorité des parents opte pour le patronyme paternel alors qu’ils ont désormais le choix du nom de [19] enfant. Ainsi que le note Jean-Hugues Déchaux, « les innovations biotechnologiques les plus audacieuses ne pourront d’elles-mêmes transformer ce qui relève du système de croyances et de l’ensemble des facteurs qui [20] déterminent l’évolution ». Particulièrement en temps de crise, de nombreuses familles demandent des repères normatifs, quand bien même l’État se refuse à juger le comportement des individus.


A
B
C
D
1
prend
prenons
prenne
prennent
C
2
ce
celle
celui
ceux
B
3
alternée
changée
coparentale
intermittente
A
4
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5
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6
ajoutent
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D
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à l’aise
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gargantuesque
B
8
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9
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12
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D
14
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lesquels
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B
16
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17
mêmes
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18
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D
19
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B
20
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lui
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A

FAMILLES HOMOPARENTALES: QUEL IMPACT POUR LES ENFANTS?

TROUVEZ LES MOTS MANQUANTS (de 1 à 3 mots par trou):
1)    Gaël, 2 ans, a été conçu par PMA en Belgique, après 2 ans et demi de démarches et d’/de ÉCHECS            .

2)    C’est compliqué pour celle qui accompagne car elle se retrouve un peu à part, dans un(e) petit(e) BULLE             .

3)    Elles ont dû payer plus de 20 000 euros de FRAIS             pour toutes les démarches.

4)    C’est un couple de femmes mais l’enfant aura de nombreux RÉFÉRENTS masculins.

5)    Les mamans ne lui cacheront rien et lui expliqueront qu’il est ISSU        d’un don de sperme.

6)    Elles ont également dû CONTOURNER la loi française.

7)    Ce que Sophie REDOUTE , ce sont les mobilisations contre le mariage pour tous.

8)    Lors de ces mobilisations, il y a eu des PRISES      de position contre l’ouverture des PMA à toutes les femmes.

9)    Depuis 1970, plus de 700       travaux ont été consacrés aux familles homoparentales et le journaliste en a analysé un(e) CENTAINE        .

10)Dans certains travaux, ils se sont intéressés à le/l’ ESTIME DE SOI et les enfants ne semblent pas se sentir DÉVALORISÉS .

11)Ces travaux sont critiqués, c’est pour cela que les modes de RECRUTEMENT vont être multipliés.

12)Actuellement, les chercheurs travaillent sur 180              familles.

13)Les premiers indices montrent que les enfants ÉLEVÉS        dans une famille homoparentale ne sont pas plus vulnérables.

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